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Collectif Orfé
3 janvier 2007

Funky Forever!

James Brown n'est plus

"Quand un type comme ça se retire,
y'a pas de place à prendre,
c'est la fin d'une époque"

Difficile d'évoquer James Brown sans tomber dans l'avalanche de superlatifs dont lui-même se plaisait à user : le plus productifs des artistes noirs américains, le plus inlassable des showmen, le détenteur du plus grand nombre de numéros un (118, record imbattable), le plus influent, etc, etc. En 50 ans de carrière James Brown aura passé toute la black music au crible avec un seul crédo : être au dessus des autres, le Number One incontestable. Avec pourtant un côté obscur à la mesure de la brillance de sa musique : mégalo, cupide, tyrannique, despotique, ingrat, égoïste, la peu reluisante face B ne suffit pourtant pas à obscurcir l'aura du Godfather. Durant son exceptionnelle carrière Mister Dynamite aura réalisé le grand écart parfait entre qualité musicale et réussite commerciale, drapant le tout dans une identité pro-black et revendicative qui l'ont investi fer de lance de toute sa communauté. Une fierté Noire à lui tout seul qui aura tout maitrisé : sa musique, son business, ses troupes, et 2 décennies musicales pour ensuite s'imposer comme LA référence incontournable pendant 30 ans.
Abreuvant les 60's de son rythm n' blues teinté de Soul, c'est pourtant durant les 70's qu'il sera encore plus décisif, franchissant un palier supplémentaire en livrant au monde entier les rudiments de son funk hypnotique et sans concessions, axant la marche de tous les instruments sur le modèle rythmique. Après avoir sévèrement pesé dans la décennie précédente, James désormais dirige et influe de manière irréfutable sur le cours de l'histoire de la musique, distillant les classiques du genre avec une facilité déconcertante : Sex Machine, Superbad, Get Up, Get Into It, Get Involved, There Was A Time…
Souffrant le martyr des années 80 comme nombre de ses confrères tous genres confondus, James refait pourtant un come-back tonitruant dans les 90's avec l'avènement du rap. Magnifié par le Bomb Squad, sublimé par Eric B. & Rakim, cité à tour de bras par tous les rappers et respecté comme un Corleone, c'est bel et bien l'ombre de James Brown qui plane au dessus du Hip-Hop. Sans s'embarrasser de modestie, James clame que ce courant est né grâce à lui. Tout cela est la stricte vérité. Combien de morceaux de rap ont été bâti sur le sample du beat immortel de Funky Drummer ? Une centaine.
Et l'album de trop dans tout ça ? James en a fait plus d'un, s'est compromis plus d'une fois tapant dans le disco ou dans l'hymne pro-Reagan, mais à côté de ses dizaines d'albums définitifs et indispensables, tout cela n'est qu'anecdote. Pas grave…
Quelle allure aurait la black music sans lui ? De Prince à Clinton, de Bambaataa à Chuck D, on ne compte plus le nombre d'artistes qui a un degré plus ou moins élevé avouent avoir agi sous influence JamesBrownienne.
De légende vivante, il est depuis le 25 décembre 2006 devenu une Légende tout court, et si Dieu existe, alors pour beaucoup il a depuis longtemps revêtu l'aspect d'un petit Géorgien surexcité poussant des cris à faire tomber les murs.
De tous ses surnoms dithyrambiques, mérités même si trempés de mégalomanie, il en est pourtant un qui résume tout James Brown : The Greatest Of All Times.
RIP.

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